Monsieur le Président
Vous naquîtes à Paris en 1955. Vous embrassâtes la profession d'avocat et fûtes précocement élu maire à Neuilly. Vous grimpâtes à l'échelon de député, puis ministre du budget, de l'intérieur et des finances.
Quand vous vous présentâtes aux élections, vous entrâtes en campagne par la grande porte. Vous appâtâtes l'électeur par un programme alléchant. A la tête de votre parti vous vous élîtes, il paraît même que vous en épatâtes plus d'un, car même Johnny revint quand vous lui offrîtes un bouclier digne d'un super-héros.
Une fois en place, vous pratiquâtes l'ouverture, la facture, la fracture et la rupture...
Vous imposâtes la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les lycées : il aurait été drôlement surpris de savoir que sa dernière lettre serait connue de la France entière... Personne n'avait osé faire ça, vous vous le permîtes.
A Riyad, vous fîtes un sermon plus qu'un discours et l'on s'inquiéta du tour que prenait votre façon de vous exprimer. Fûtes-vous tenté par la robe de bure, le séminaire et la tonsure ? On avait du mal à l'imaginer. Heureusement, Carla passa et poussé par la pulsion, vous l'épousâtes en toute hâte. Vous vous carapatâtes avec elle car la patate augmentant, votre cote dégringola.
Nous fûmes tout à fait rassurés quant à votre langage religieusement châtié, lorsqu'au salon de l'agriculture, un ours mal léché sartrien vous accusa d'avoir les mains sales. Tombant dans le panneau, vous vous contractâtes, vous vous exaltâtes et vous jactâtes fort mal à l'importun. Il eut mieux valu que vous gardassiez votre sang froid, mais en grand carnassier vous ne sûtes pas vous contrôler, ce qui engendra des discussions à n'en plus finir à la veillée, entre vos défenseurs et vos détracteurs. Vous en profitâtes peut-être pour faire encore une diversion dont vous avez le secret...
Vous eûtes un moment l'intention de confier à chaque élève de CM2 la mémoire d'un enfant éliminé par la shoah. Heureusement que l'idée fut balayée par une commission réunie au pas de course, car, un problème mathématique se fût posé :
Sachant que 11 000 enfants ont été tués par la machine hitlérienne, qu'il y a actuellement 600 000 élèves en CM2, combien devra-t-on ajouter d'enfants noirs morts en esclavage sous le joug d'un propriétaire français, de jeunes Protestants massacrés à la Saint-Barthélémy, de petits Musulmans et de petits Cathares tués par le bon roi Saint Louis aux croisades et peut-être, pour faire bon poids, bonne mesure, de jouvenceaux chrétiens brûlés par l'inquisition ?
Tout ça pour dire que le passé n'est jamais simple, toujours composé et composite. A titre indicatif, je signale que les impératifs sont nombreux, présents et futurs. Le passé est une notion subjective et le subjonctif passé n'est plus utilisé dans le langage courant.
Ps, J'adresse mes remerciements à Monsieur Bescherelle qui m'a permis de faire un travail de mémoire sur le passé.
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