jeudi 7 février 2008
Mona Lisa
Ces jours-ci, l'actualité fourmille de possibilités. On parle beaucoup de sociétés, générales, privées, secrètes ou américaines. Le monde entier a vu les larmes d'Hilary ; c'est drôle, quand même, de s'appeler Hilary et de pleurer à chaque fois qu'Obama grignote un peu sa baraka. J'ai appris que Monsieur Mac Cain ne vendait pas que des frites surgelées. Mais tout ça, n'est pas très original. Alors, j'ai choisi de traiter un sujet qui a pu passer inaperçu alors qu'il a son importance : la Joconde se gondole... Je sais qu'elle a ri mais elle sourit de moins en moins. Elle commence même à faire la grimace... Léonard aurait dû y penser quand il a pris une planche pour peindre Monalisa au lieu de faire ça, comme tout le monde sur de la toile ou du papier. Si au moins, il avait utilisé du pla-tane, comme le nom l'indique, on n'en serait pas là. Mais c'était urgent, il a pris le premier bout de bois venu et c'était du peu-plié, pas besoin de vous faire un dessin...
N'empêche qu'elle a eu une vie bien remplie et très longue. Alors, si vous le permettez, je vous en fais une biographie sommaire.
Elle est née à Florence en 1506 après une grossesse extrêmement longue (4 ans). Son papa, Léonard, ne la quitte jamais des yeux ou presque. C'est d'ailleurs un des mystères qui entourent Mona. Il l'emporte même en France, à Amboise encore très boisé à cette époque. Comme il n'est pas éternel, il la laisse en héritage et le premier à la récupérer, c'est François (1er) qui l'installe dans ses meubles à Fontainebleau. Ah ! Elle en a vu défiler des femmes ! Sacré François !
Elle quittera le château pour rejoindre (déjà) le Louvres, jusqu'à ce que Louis XIV l'invite à Versailles dans le cabinet du roi... Car, malgré son grand âge, (150 ans), elle n'a pas pris une ride au coin des yeux, ni aux commissures des lèvres.
Elle regagne le Louvres en 1798 et on peut considérer qu'à partir de cette date, le musée devient sa résidence principale, si on excepte quelques escapades de courte durée. Elle se rendra aux Tuileries où le premier consul la confiera aux bons soins de Joséphine (osé, osé), l'empereur la licenciera en 1804 et elle retrouvera ses pénates dans le musée parisien . Elle n'en bougera plus jusqu'au 21 août 1911. C'est alors une drôle d'aventure qui commence... Un Italien vient au musée et repart avec Monalisa sous le bras... Imaginez ça de nos jours... A l'entrée déjà, on vous soupçonne ; si vous regardez le tableau un peu trop longtemps, vous êtes fichés et le GIGN vous file le train. Je ne vous conseille pas de cogner sur la cage de verre pour attirer le regard de la belle comme on le fait sur les aquariums pour les poissons, sauf si vous êtes complètement sourd et non appareillé... Quand je pense qu'on a suspecté Apollinaire et Picasso... D'Annunzio a même revendiqué l'enlèvement. On offrait 25 000 francs de récompense à l'époque, pour la restitution, soit environ 70 000 € de nos jours... Quand on sait que certains tableaux se vendent actuellement plus de 30 millions d'Euros, on se dit que la cote de l'art a grimpé dur. Monalisa, ravie du voyage, est quand même revenue deux ans plus tard, le petit vitrier qui n'était pas clair l'avait séquestrée dans sa chambre. Ayant essayé de la mettre sur le marché, il a été démasqué. Une affaire transparente, quoi.
Mais pour elle, la meilleure époque, c'est pendant la deuxième guerre mondiale. Là, elle se balade vraiment. Elle commence par retourner à Amboise, mais ça n'est plus ce que c'était du temps de François. On la trimballe, avec beaucoup de ménagements, jusqu'à l'abbaye de Loc-Dieu : pas folichon. Elle visite même Montauban et elle passe quelques temps sous le lit du conservateur dans le Lot.
Heureusement, la guerre se termine et elle peut rentrer à Paris pour réintégrer ses appartements. C'est qu'elle a maintenant presque 450 ans, et elle commence à souffrir de contractures du risorius (c'est le muscle du sourire).
Mais André Malraux n'a pas pitié de son âge canonique et l'expédie aux Etats-Unis où elle est reçue en grande pompe par les Kennedy. Elle ira aussi se faire voir non pas chez les Grecs mais chez les Russes et les Japonais.
Enfin, depuis Mars 2005, la Joconde trône dans la salle des états (elle est d'ailleurs dans tous ses états) et fait face à l'œuvre de Véronèse, les Noces de Cana dont on connaît moins la deuxième version : les noces de cana (bis).
Bon, alors j'espère qu'on va la sauver de la gondole et qu'elle pourra encore nous sourire en silence alors qu'elle aurait tant à dire !
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