jeudi 29 mars 2007

Le temps d'une chronique









Je sais bien qu'il faut vivre avec son temps et que chacun utilise le sien comme il peut plus que comme il veut, mais les temps changent, on va vite, de plus en plus vite et je suis sûre que très peu de gens se sont rendu compte qu'on avait perdu une heure dimanche dernier. C'est donc un avis de recherche que j'envoie.

Déjà une semaine avant, je me pose la question de savoir s'il faudra retarder les pendules ou les avancer d'une heure. Alors, le jour "J", je commence par chercher mes lunettes et ça prend un certain temps. Quand je les ai enfin sur le nez, je me demande où sont passés les modes d'emploi des radio-réveils, parce que tous ces boutons portant des inscriptions en Anglais, set, mode etc., les touches qu'il faut garder enfoncées plus de deux seconde pour que l'écran affiche des consignes obscures, c'est un peu compliqué et depuis le mois d'octobre, j'ai oublié comment on procède. Pas d'affolement, j'ai une chronique à écrire et donc pas de temps à perdre. Je sais depuis deux jours qu'il faut avancer les pendules d'une heure, donc, j'en ai déjà perdu une. Il paraît qu'on la retrouvera fin octobre, alors pas de souci. Mais j'en ai perdu une autre à rassembler tous les éléments nécessaires à cette tâche semestrielle et celle-là, je ne la rattraperai pas. D'autant qu'en m'approchant des objets de torture matinale qui me tirent d'un sommeil que je prolongerais volontiers d'une petite heure complémentaire voire supplémentaire selon les jours, je me suis aperçue qu'ils étaient déjà en été ! Donc prêts à m'infliger ce supplice un peu plus tôt... Le maître du temps avait procédé à leur réglage samedi soir.

Dire que pendant six mois, tels des Sherlock Holmes ou Hercule Poirot flairant tous les indices laissés par un moment disparu entre deux et trois heures du matin le dimanche 25 Mars 2007, nous serons des héros proustiens à la recherche du temps perdu, au printemps à l'ombre des jeunes filles en fleurs, cet été du côté de chez Swann et de ses amours, pour enfin, le dernier dimanche d'octobre arriver à Guermantes et accéder au temps retrouvé...

Voilà, tout le monde essaie de gagner du temps, mais c'est comme au loto : pour gagner, il faut jouer. Et puis, le temps perdu à dormir est du temps gagné en récupération, le temps perdu à manger permet de gagner des forces, le temps perdu à faire le guignol permet de gagner l'estime de son public et le temps perdu à ne rien faire sur son lieu de travail permet parfois de gagner la porte... Et c'est encore du temps gagné pour se consacrer à tout ce qu'on avait pas le temps de faire en travaillant.

Il est vrai que par les temps qui courent, si on parvient à économiser quelques minutes ou quelques heures pour les offrir à quelqu'un, on gagne à être connu, car c'est un cadeau rare et précieux. Le gens qui donnent leur temps aux autres sont très appréciés.

Dans le temps, il fallait s'appeler Philippidès pour accepter de porter un message de victoire en courant et mourir d'épuisement, sachant que s'il avait annoncé la défaite, il serait mort exécuté mais pas fatigué vu qu'il aurait pris son temps. Si il avait eu un téléphone portable, il aurait survécu quelques temps.

Si je vous dis tout ça, c'est juste à titre indicatif, mon impératif étant de conjuguer la langue avec l'actualité pour construire un texte tout à fait subjectif ou subjonctif mettant à contribution votre imagination conditionnelle. Mais là, je m'éloigne du temps pour parler mode, je risque d'être hors-sujet. Moi qui voulais vous faire présent d'un texte plus que parfait, je constate qu'il est totalement imparfait. J'essaierai d'améliorer ça dans le futur.

C'est là que le rêve entre dans la danse, une valse à trois temps, comme du temps de Jacques Brel, pas comme ma moto, toujours à vendre avec un moteur quatre temps. Mais le temps passe, il change, il pleuvait, le soleil revient, ouf ! Il était temps !

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