jeudi 10 janvier 2008

Culture et communication






Les évaluations, nos écoliers et collégiens connaissent bien : ils ont des leçons à réviser, on leur pose des questions et on évalue ainsi leurs connaissances, leur ardeur au travail, leur mémoire et leur culture générale...

Pour les ministres, l'évaluation est fonction du poste : Monsieur Hortefeux est évalué au nombre de reconduites à la frontière (je ne sais pas si Kadhafi compte). M'am Halliot-Marie, femme d'intérieur sera notée à la propreté de son territoire, Monsieur Borloo risque d'avoir une mauvaise moyenne s'il est interrogé sur la qualité de l'air, le ministre de la pêche devra vider sa bourriche sur la balance et Madame Lagarde devra montrer son sens de l'économie en remplissant son portefeuille. Quant à Xavier Darcos sera-t-il jugé sur le pourcentage de reçus au BAC ou sur la civilité des jeunes ?

Il y a des ministères faciles à évaluer. En revanche, pour d'autres, c'est un peu plus compliqué. Aux affaires étrangères on doit s'étrangler de l'étrangeté de la mesure... La mesure des résultats.

Venons-en à la culture, c'est la mode... La culture physique surtout, la culture du maïs et du colza aussi. On cultive tout. Alors, j'ai décidé de vous offrir un brouillon de culture.

La culture actuelle, c'est celle de Mickey, en 3D, de Donald en Mac et de Bartabas qui tabasse. Alors, bon courage Madame Albanel ! En effet, notre ministre de la culture sera évaluée au nombre d'entrées dans les musées... inquiétant, non ? On aurait pu ajouter aussi l'indice d'audimat d'"arte", mais ce serait dangereux, parce qu'on risquerait d'en faire une drôle de chaîne, une télé de la culture cultivant le reality show. D'ailleurs, en Français, c'est le spectacle de la réalité, et pour du vrai, le reality show, c'est de la fausse réalité (pas simple).

Mais comment faire venir plus de gens dans les musées ? Peut-être en y ajoutant des fast-food, des salles de jeux vidéo, des espaces techno pour les jeunes, des fauteuils confortables, des revues écrites en grosses lettres et des salons de thé pour le troisième âge. Pour les familles nombreuses, on pourrait adjoindre des garderies et des aires de pique-nique avec jeux pour enfants.

En fait, il suffirait de maquiller les musées pour qu'ils aient ressemblent à n'importe quoi sauf à ce qu'ils sont. Imaginez : des tentes d'Indiens dans le parc de Versailles, un Mac Donald dans la galerie des glaces, un salon de thé au petit Trianon et des tables de pique-nique devant la grande pièce d'eau. On irait au château juste pour le plaisir de manger un morceau... Finalement, il suffit de cibler la clientèle, elle est sensible aux attentions délicates. En revanche, un ministre sans cible, n'a pas d'objectif pour filmer la distribution des prix à la fin de l'année...

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